Homélie du dimanche 17 novembre
« Sachez que le Fils de l’homme est proche »
Regarder les informations à la télévision et dans les journaux ou écouter les informations à la radio est souvent une expérience difficile et déprimante. Les drames de ce « village global » qu’est le monde entrent dans notre maison, s’assoient à notre table, s’emparent de notre existence, troublent notre tranquillité, assombrissent notre cœur. La guerre, l’oppression, l’injustice, la misère, l’esclavage, l’égoïsme, l’exploitation, le mépris de la dignité humaine nous affectent, même lorsqu’ils se produisent à des milliers de kilomètres du petit monde où nous nous déplaçons chaque jour. Les ombres qui marquent l’histoire actuelle de l’humanité deviennent des réalités proches et tangibles qui nous rendent mal à l’aise et désespérés. Blessés et humiliés, nous doutons de Dieu, de sa bonté, de son amour, de sa volonté de sauver l’homme, de ses promesses de vie en plénitude. La Parole de Dieu qui nous est servie aujourd’hui ouvre cependant la porte à l’espérance. Elle réaffirme une fois de plus que Dieu n’abandonne pas l’humanité et est déterminé à transformer l’ancien monde d’égoïsme et de péché en un nouveau monde de vie et de bonheur pour tous les hommes. L’humanité ne se dirige pas vers l’holocauste, vers la destruction, vers le non-sens, vers le néant ; mais elle marche vers une vie pleine, vers ce monde nouveau où l’homme, avec l’aide de Dieu, atteindra la plénitude de ses possibilités.
La première lecture du Livre de Daniel annonce aux croyants persécutés et découragés l’arrivée imminente du temps de l’intervention libératrice de Dieu pour sauver le Peuple fidèle. C’est l’espérance qui doit soutenir les justes, appelés à rester fidèles à Dieu malgré les persécutions et les épreuves. Votre constance et votre fidélité seront récompensées par la vie éternelle.
La deuxième lecture nous rappelle que Jésus est venu dans le monde pour accomplir le dessein de Dieu de libérer l’homme du péché et de l’insérer dans une dynamique de vie éternelle. Par sa vie et son témoignage, il nous a appris à vaincre l’égoïsme et le péché et à faire de la vie un don d’amour pour Dieu et pour nos frères et sœurs. C’est le chemin vers le nouveau monde et la vie définitive.
L’Évangile nous montre que c’est Dieu, le Seigneur de l’histoire, qui fera naître un monde nouveau ; cependant, Il compte sur notre collaboration dans la réalisation de ce projet. Ce Dieu qui n’abandonne pas les hommes dans leur cheminement historique vient continuellement à notre rencontre pour nous présenter ses défis, nous faire comprendre ses projets, nous montrer les chemins qu’il nous appelle à emprunter. Pour notre part, nous devons être attentifs à sa proximité et le reconnaître dans les signes de l’histoire, dans les visages de nos frères et sœurs, dans les appels de ceux qui souffrent et qui cherchent la libération. Le chrétien ne peut s’enfermer dans son coin et ignorer Dieu, ses appels et ses projets ; mais il doit être attentif et remarquer les signes par lesquels Dieu s’adresse aux hommes et leur montre le chemin du monde nouveau.
Nous savons que ce monde est appelé à disparaître, parce que toute vie biologique sur terre s’arrête un jour ou l’autre. Nous pouvons donc comprendre que Jésus nous dise sans détour qu’il y aura une fin pour ce monde. Mais Il ajoute aussitôt : mes paroles ne passeront pas ! La Parole de Dieu, immortelle, nous convie à une Vie éternelle : elle se révèle dans une double lumière, au niveau humain et au niveau divin. Dès lors la terre peut disparaître absorbée par le soleil, l’amour de Dieu pour nous ne s’arrêtera jamais. Le Jour du Seigneur sera l’heure de la victoire remportée par le Christ sur la malice humaine, l’heure de l’amour vainqueur pour l’éternité.
En ce jour de la journée mondiale des pauvres, osons marcher et vivre tous ensemble au pas des plus pauvres ! « C’est la belle mission qui nous est confiée, une Bonne Nouvelle à recevoir, une joie à accueillir ».
Que par notre prière, nos paroles et notre solidarité, nous soyons de vrais témoins de l’espérance qui nous anime. Amen