LE CHRIST, ROI DE L’UNIVERS
Ce dimanche, nous célébrons la solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi de l’Univers. Les lectures nous parlent du Royaume de Dieu (ce Royaume dont Jésus est roi). Elles le présentent comme une réalité que Jésus a semée, que les disciples sont appelés à construire dans l’histoire (par l’amour) et qui aura son temps définitif dans le monde à venir.
Qui notre société considère-t-elle comme une « personne qui réussit » ? Quel est le profil de l’homme « important » ? Quelles sont les normes utilisées par notre culture pour mesurer ou non la réussite d’une personne ? En général, « l’homme qui réussit », que tout le monde reconnaît comme important et accompli, est celui qui a assez d’argent pour réaliser tous ses rêves et toutes ses fantaisies, qui a assez de pouvoir pour être craint, qui a assez de succès pour rassembler autour de lui des flatteurs, qui a assez de renommée pour être enviés, qui a assez de talent pour être admirés, qui a assez peu de honte pour dire ou faire ce qu’il veut, qui a assez de vanité pour se présenter aux autres comme un modèle de vie …
La première lecture utilise l’image du Bon Pasteur pour présenter Dieu et définir sa relation avec les hommes. L’image souligne, d’une part, l’autorité de Dieu et son rôle dans la conduite de son peuple sur les chemins de l’histoire ; et d’autre part, le souci, l’affection, le soin, l’amour de Dieu pour son peuple.
L’Évangile nous présente, dans un tableau dramatique, le « roi » Jésus qui interpelle ses disciples sur l’amour qu’ils partageaient avec leurs frères, en particulier avec les pauvres, les faibles, les non protégés. Le point est le suivant : l’égoïsme, la fermeture de soi, l’indifférence envers le frère souffrant, n’ont pas leur place dans le Royaume de Dieu. Quiconque insiste pour mener sa vie selon ces critères sera exclu du Royaume. Le critère fondamental utilisé par Jésus pour définir qui est une « personne qui réussit » est la capacité d’aimer son frère, en particulier les plus pauvres et les moins protégés.
L’amour de son frère est donc une condition essentielle pour faire partie du Royaume. Sommes-nous, chrétiens, citoyens du Royaume, conscients de cela et nous sentons-nous responsables de tous nos frères qui souffrent ? Ceux qui n’ont pas de travail, de pain ou de maison peuvent-ils compter sur notre solidarité active ? Les immigrés, perdus dans une étrange réalité culturelle et sociale, victimes d’injustice et de violence, condamnés au travail forcé et dont la dignité n’est pas respectée, peuvent-ils compter sur notre solidarité active ? Les pauvres, victimes d’injustice, qui n’ont même pas la possibilité de saisir les tribunaux, peuvent-ils compter sur notre solidarité active ? Ceux qui sont seuls, abandonnés de tous, sans amour ni amitié, peuvent-ils compter sur notre solidarité active ? Ceux qui sont emprisonnés dans un lit d’hôpital ou dans une cellule de prison, marginalisés et condamnés, peuvent-ils compter sur notre solidarité active ?
Le Royaume de Dieu est un royaume d’amour, de justice et de paix ; il est au milieu de nous ; notre mission est d’en faire une réalité très vivante et très présente dans notre monde. C’est à nous de faire en sorte que le Royaume cesse d’être un mirage, et qu’il devienne une réalité pour grandir et transformer le monde et la vie des hommes.
En fait, nous, chrétiens, marchons vers le monde à venir, mais les pieds bien sur terre, attentifs à la réalité qui nous entoure et soucieux de construire, maintenant, un monde de justice, de fraternité, de liberté et de paix. L’expérience religieuse ne peut jamais servir de prétexte à l’évasion, à la fuite des responsabilités, à la résignation de nos obligations envers le monde et envers nos frères et sœurs.
En deuxième lecture, Paul rappelle aux chrétiens que le but ultime du voyage du croyant est la participation à ce « Royaume de Dieu » pleinement vécu, vers lequel le Christ nous conduit. Dans ce Royaume définitif, Dieu se manifestera en tout et agira en tant que Seigneur de toutes choses.
Seigneur, Roi de tous, Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets dans nos ténèbres ton Esprit d’Amour et aide-nous à Te suivre sur le chemin du Service et de l’amour fraternel. Amen !
