« CONFIANCE, LÈVE-TOI »
La liturgie de ce dimanche nous exhorte à vivre avec espérance. Notre vie ne doit pas nécessairement être une expérience sombre, sans horizons et sans perspectives ; Dieu veut, à chaque pas, nous libérer des ténèbres et nous conduire vers une vie libre et pleinement épanouie. Il suffit que, de notre côté, nous soyons disposés à accepter les défis et les instructions de Dieu.
La première lecture est une invitation à la joie. Pour le Peuple qui traverse les sombres vallées de la vie et de l’histoire, Dieu est un Père qui accompagne, qui soutient et qui prend soin. Il ne laissera personne derrière Lui, pas même les plus faibles : les aveugles, les boiteux, les femmes enceintes et celles qui ont du mal à suivre le rythme en portant leur bébé dans leurs bras. Guidé par l’amour paternel et maternel de Dieu, chacun atteindra la terre rêvée, but de la vraie Vie.
L’Évangile, à travers l’histoire de Bartimée, un aveugle, nous propose une parabole sur le passage des ténèbres à la lumière, de l’ancienne vie à la nouvelle vie. La rencontre avec Jésus est toujours l’occasion d’embrasser une existence aux horizons plus larges, une vie pleine de lumière et de sens. Bartimée, l’homme qui rencontra Jésus à la sortie de Jéricho et le suivit sur le « chemin » de Jérusalem, est le modèle pour tous les disciples. Le nom de Bartimée signifie « fils de l’impur », mais cet homme symbolise tous les hommes qui se lèvent, se mettent en route, se mettent en marche. Car l’aveugle, rejeté par la société de son époque en raison de son impureté, crie, repousse tous les obstacles, et bondit vers celui qu’il reconnaît comme le Fils de David, le Messie tant attendu d’Israël.
En deuxième lecture, un catéchiste chrétien – auteur de la Lettre aux Hébreux – nous présente Jésus comme un grand prêtre qui comprend nos faiblesses et qui nous conduit à Dieu. Nous pouvons Lui faire confiance et le suivre sans hésitation. Personne ne trouve la vraie Vie sans marcher avec Jésus, sans écouter ses instructions, sans vivre selon son style. C’est un message destiné à réveiller les croyants endormis, résignés à une foi tiède, sans exigences et sans engagement.
Nous sommes invités aujourd’hui à faire nôtre cette évidence : individuellement comme Bartimée (Évangile), ou collectivement comme Israël ou l’Église (1er lecture), nous n’avons de salut qu’en Dieu seul. C’est Lui qui nous libère, nous ramène à Lui, nous attire à la suite de Jésus sur un chemin de Vie. Mais Dieu n’agit ni contre notre liberté, ni sans notre volonté. L’engagement actif de chacun est requis, quelle que soit sa situation : « Nul n’est trop pauvre qu’il n’ait rien à donner ».
Nous pouvons dire et redire, comme Bartimée et comme les chrétiens d’orient, cette humble prière qui nous rapproche du Christ et ouvre les yeux de notre cœur : « Jésus, Fils de David, prends pitié de moi ! »