Sur les routes de la vie

Nombreuses sont les circonstances, les rencontres où je peux vivre l’Evangile aujourd’hui.

Dans le 2e chapitre de son encyclique Fratelli Tutti, pape François commente longuement cet épisode de l’Evangile de Luc (10,25-37). A lire et relire pendant l’été !

Jésus a commencé sa montée vers Jérusalem ; il veut y entraîner, inviter des disciples, des auditeurs. Voici qu’un docteur de la loi l’interpelle, entre en dialogue avec lui, autour de la loi, que connaissent par cœur le prêtre et le lévite de la parabole. Ceux-ci sont spécialistes de la loi judaïque ; ils ne veulent ni voir, ni entendre la situation concrète ; ils pratiquent « la politique de l’autruche. » Ils se protègent derrière le légalisme qui les autorise à ne pas intervenir auprès de « l’homme roué de coups ». Alors que le Samaritain, rejeté par les juifs de l’époque, « fut saisi de compassion. »

Comment aurais-je réagi ? Quelle attitude ai-je dans des circonstances proches ? Aujourd’hui, c’est facile : avec le téléphone, j’appelle les pompiers, le 15, …. Oui, mais il s’agit de plus, d’autre chose : « aimer son prochain comme soi-même » ; aimer ces « blessés » qui connaissent déjà les services sociaux, officiels, qui ont frappé à de multiples portes … Et les cas sont nombreux, personnels et collectifs.

Pensons à l’accueil généreux, universel des Ukrainiens, jusque chez nous. Et à la presque-indifférence vis-à-vis des personnes qui veulent traverser la Méditerranée, la Manche, d’autres mers. S’adapter est nécessaire : aider par l’écoute, la visite, un coup de main, accompagner, donner du temps, … avant d’orienter vers une « auberge », comme le fait le Samaritain. Il poursuit sa route, ses occupations ; il porte le souci du suivi en s’engageant à revenir et à prendre en charge les dépenses. Le Samaritain est touché, il s’abaisse, il prend soin, sans agir seul.

Le légiste a exprimé une préoccupation : « que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus le tourne vers la Loi, Parole de Dieu, qu’il connaît par cœur ; le met en situation concrète par la parabole, afin de toucher son cœur ; il conclue le dialogue ainsi : « Va, et toi aussi, fais de même. » Fais cela et tu vivras, auprès de tout être humain qui est un frère, une sœur. La vie éternelle ne commence-t-elle pas dans le vécu d’aujourd’hui ? Prière et action sont les deux jambes du baptisé, du chrétien, dont le cœur bat jusqu’au bout des mains.

Commentaire inspiré du partage sur Fratelli Tutti, du 27/01/2022 - Le groupe de lectures va poursuivre ses rencontres ; vous pouvez le rejoindre.

12 juillet 2022, mis à jour le 3 octobre 2024