Homélie du dimanche 06 octobre
« CE QUE DIEU UNI, L’HOMME NE LE SÉPARE PAS »
Les lectures de ce dimanche présentent, comme thème principal, le
dessein idéal de Dieu pour l’homme et la femme : former une
communauté d’amour, stable et indissoluble, qui les aide à s’épanouir et à
être heureux. Cet amour, fait de don et d’abandon, sera le reflet de
l’amour de Dieu pour le monde.
La première lecture nous dit que Dieu a créé l’homme et la femme pour se
compléter, s’entraider, s’aimer. Unis par l’amour, l’homme et la femme
formeront « une seule chair ». Être « une seule chair » implique de vivre
en pleine communion les uns avec les autres, de se donner, de partager la
vie les uns avec les autres, unis par un amour plus fort que tout autre lien.
L’Évangile nous présente le plan idéal de Dieu pour l’homme et la femme
qui s’aiment. Au commencement, Dieu créa l’homme et la femme sur un
pied d’égalité et Il voulait qu’ils forment une seule famille, en pleine
communion d’amour. L’échec de cette relation n’est pas prévu dans ce
projet idéal de Dieu. L’amour d’un homme et d’une femme qui s’engagent
envers Dieu et la société doit être un amour éternel et indestructible,
reflet de l’amour que Dieu porte aux hommes. Ce projet de Dieu n’est pas
une réalité inaccessible et impossible : nombreux sont les couples qui, jour
après jour, au milieu des difficultés, luttent pour leur amour et témoignent
d’un amour éternel que rien ne peut ébranler.
Notre société s’est efforcée de présenter l’échec de l’amour comme une
réalité normale, banale, qui peut survenir à tout moment et qui résout
facilement les difficultés que deux personnes ont à partager dans leur
projet amoureux. Pour les couples chrétiens, l’échec de l’amour n’est pas
une normalité, mais une situation extrême, une réalité exceptionnelle.
Pour les couples chrétiens, le divorce ne doit pas être un remède simple et
toujours à portée de main pour résoudre les petites difficultés que
présente la vie quotidienne. L’Église est appelée à être dans le monde,
même à contre-courant, témoin du projet idéal de Dieu.
Malgré tout, la vie des hommes et des femmes est marquée par la
faiblesse inhérente à la condition humaine. Les gens, malgré leurs efforts
et leur bonne volonté, ne sont pas toujours capables d’être fidèles aux
idéaux que Dieu propose. La vie de chacun d’entre nous est pleine
d’échecs, d’infidélités, de péchés. Dans ces circonstances, la communauté
chrétienne doit être très compréhensive envers ceux qui ont échoué
(souvent sans culpabilité) à vivre leur projet d’amour. En aucun cas, les
personnes divorcées ne doivent être marginalisées ou coupées de la vie de
la communauté chrétienne. La communauté doit, en tout temps,
accueillir, intégrer, comprendre, aider ceux que les circonstances de la vie
ont empêchés de vivre le projet idéal de Dieu. Il ne s’agit pas de renoncer
à « l’idéal » que Dieu propose ; il s’agit de témoigner de la bonté et de la
miséricorde de Dieu à tous ceux qui ont souffert en partageant un projet
commun et qui, pour diverses raisons, n’ont pas pu réaliser l’idéal qu’un
jour, devant Dieu et la communauté, ils se sont engagés à vivre.
L’évangile se termine par une scène dans laquelle Jésus accueille les
enfants, les défend et les bénit. Ici, les enfants sont une sorte de
contrepoint à l’orgueil et à l’arrogance avec lesquels les Pharisiens se
présentent à Jésus, ainsi qu’à la difficulté que les disciples ont révélée,
dans les scènes précédentes, à accepter la logique du Royaume… Les
enfants sont simples, transparent, sans calculs ; ils n’ont ni prestige ni
privilège à défendre ; ils s’abandonnent avec confiance dans les bras de
leur père et attendent tout de lui, avec amour. Par conséquent, les
enfants sont le modèle du disciple. Le Royaume de Dieu appartient à ceux
qui, comme les enfants, vivent avec sincérité et vérité, sans se soucier de
défendre leurs intérêts égoïstes ou leurs privilèges, accueillant les
propositions de Dieu avec simplicité et amour. Quiconque n’est pas
comme un enfant ne peut pas faire partie de la communauté du Royaume.
Retournons, avec un cœur d’enfant, au paradis perdu où nous trouverons
le véritable amour et la paix !