Homélie du dimanche 10 novembre

 

OÙ DIEU NOUS ESPÈRE-T-IL ?
La liturgie de ce dimanche nous parle du vrai culte, du culte que nous devons rendre à Dieu. Dieu ne s’intéresse pas aux grandes manifestations religieuses ou aux rites extérieurs plus ou moins somptueux, mais à une attitude permanente d’abandon entre ses mains, de disponibilité pour ses projets, d’acceptation généreuse de ses défis, de générosité pour donner nos vies au profit de nos frères et sœurs et sœurs.
La première lecture nous présente l’exemple d’une femme pauvre de Sarepta, qui, malgré sa pauvreté et ses besoins, est disponible pour accueillir les appels, les défis et les dons de Dieu. L’histoire de cette veuve qui partage le peu de nourriture qu’elle a avec le prophète nous assure que la générosité, le partage et la solidarité n’appauvrissent pas, mais génèrent la vie et la vie en abondance.
L’Évangile dit, à travers l’exemple d’une autre pauvre femme, d’une autre veuve, quel est le véritable culte que Dieu veut de la part de ses enfants : qu’ils puissent tout lui offrir, dans un don total de soi, dans une pauvreté humble et généreuse (ce qui est toujours féconde), dans un dépouillement qui naît d’un amour sans limites et sans conditions. Seuls les pauvres, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas le cœur plein d’eux-mêmes, sont capables d’offrir à Dieu le véritable culte qu’Il ​​attend.
Jésus nous apprend, dans cet épisode, à ne pas juger les gens sur leurs apparences. Souvent, c’est précisément ce que nous considérons comme insignifiant, sans importance, peu édifiant, qui est vraiment important et significatif. Dieu vient souvent à nous dans l’humilité, la simplicité, la faiblesse, dans les gestes silencieux et simples de quelqu’un que nous ne remarquons même pas. Nous devons apprendre à aller au fond des choses et à regarder le monde, les situations, l’histoire et surtout les hommes et les femmes qui marchent à nos côtés, avec les yeux de Dieu. C’est précisément ce que fait Jésus.
Ces femmes, sans pratiquement aucune ressource, donnent tout au péril de leur vie, dans un total abandon à Dieu. Dans les camps de la mort, certains ont eu la force de donner quatre petits bouts de pain pour assurer la survie d’une autre personne, au détriment de la leur. Pour la majorité d’entre nous, qui ne vivons pas en des temps où la vie ne tient qu’à un fil, Dieu nous attend dans les petits dons répétés chaque jour, dans la joie, la persévérance : un sourire, en croisant son voisin, le petit-déjeuner que l’on prépare à son conjoint, une écoute amicale, un regard de compassion, le service humble et caché de la prière d’intercession… nul doute que nous savons nous montrer inventifs dans ces minuscules petits gestes quotidiens qui mis bout-à-bout forment une véritable chaîne d’amour.
La deuxième lecture nous offre l’exemple du Christ, grand prêtre qui a donné sa vie en faveur des hommes. Il nous a montré, par son sacrifice, quel est le don parfait que Dieu veut et attend de chacun de ses enfants. Plus que l’argent ou d’autres biens matériels, Dieu attend de nous le don de notre vie, au service de ce projet de salut qu’Il a pour les hommes et le monde.
Est-ce que je vis avec détachement par rapport aux réalités terrestres ? Est-ce que mon cœur est vide de choses ? Est-ce que mon cœur est capable de voir les besoins des autres ?

 

11 novembre 2024, mis à jour le 20 novembre 2024