Homélie du dimanche 13 octobre 2025

LA GRATITUDE

Les crises et les difficultés que nous rencontrons tout au long de notre vie laissent souvent des blessures que, malgré nos faibles forces, nous ne pouvons guérir. Incapables de surmonter notre faiblesse, nous sombrons dans le désespoir. Qui peut nous redonner espoir ? Les lectures proposées dans la liturgie de ce dimanche nous disent : « Dieu n’abandonne pas ses enfants bien-aimés que la vie a blessés et laissés derrière. Il est toujours disponible pour nous purifier de toute lèpre qui nous souille et pour nous offrir son salut. »

Dans la première lecture, Dieu, par l’action du prophète Élisée, offre son salut à un lépreux étranger, le général syrien Naaman. Guéri de sa maladie physique et de sa cécité spirituelle, Naaman reconnaît la puissance de Dieu et proclame sa foi. Seul l’Eternel est le Seigneur de la vie ; lui seul peut sauver. L’infinie miséricorde de Dieu se déverse sur tous ceux qui mettent leur confiance en lui, quels que soient leur origine ethnique, leur histoire, leur statut social ou religieux.

Dans l’Évangile, des lépreux demandent à Jésus d’avoir compassion d’eux. Ils ont été rejetés et privés de toute espérance. Jésus, profondément touché de compassion, leur a offert le salut de Dieu. Il leur a montré le chemin à suivre pour accéder à une vie nouvelle.

Ces dix lépreux qui attendent Jésus à l’entrée d’un village situé « entre Samarie et Galilée » sont l’image d’une humanité qui se traîne sur les chemins de la vie, blessée par la pauvreté, la marginalisation, la solitude et l’indifférence de ses frères. Ils sont l’image de tant d’hommes et de femmes laissés pour compte en marge de la vie et de l’histoire, qui ne trouvent aucune réponse à leurs maux dans les structures d’aide officielles et semblent condamnés à une impasse. Ils sont l’image de ceux qui se sentent souillés par le péché, par de mauvais choix, par des fautes qui pèsent sur leur conscience et semblent impardonnables. Pour tous ceux-là, l’évangile a une Bonne Nouvelle : Dieu ne les abandonne pas, Dieu ne les oublie pas, Dieu les regarde avec compassion, Dieu veut les sauver. Jésus leur apporte une proposition de salut, venue de Dieu. Pour être purifiés de cette « lèpre » qui les prive de leur vie, de leur dignité et de leur capacité à vivre en tant qu’êtres humains, ils doivent rencontrer Jésus, écouter sa Parole et avancer dans la direction qu’il leur indique… Quelque part, en chemin, ils retrouveront leur dignité, leur humanité et deviendront de nouvelles personnes. Et nous qui, à tant de moments de notre vie, nous sentons sales, blessés, malades, indignes, marginalisés, somme nous prêts à aller vers Jésus, à accepter les indications qu’il nous donne, à parcourir un chemin de transformation et de conversion qui nous mène vers une vie nouvelle ?

Curieusement, parmi dix personnes guéris de la « lèpre » en chemin, un seul accourut vers Jésus et se prosterna devant lui en signe de reconnaissance. Un seul vit dans ce qui lui était arrivé sur son chemin un signe extraordinaire de la miséricorde et de l’amour de Dieu ; un seul vit en Jésus l’envoyé de Dieu pour offrir à l’humanité la possibilité de vivre une vie nouvelle, libérée de toutes chaînes, de toutes peurs et de toutes indignités. Un seul a pu saisir la grandeur de Dieu et son insondable bonté ; un seul a éprouvé une gratitude si grande qu’elle ne pouvait être réduite au silence, même un instant de plus. C’était un Samaritain, un étranger, un « hérétique ». Parfois, ce sont les « improbables », ceux pour qui personne ne donne rien, qui sont le plus facilement « touchés » par la bonté de Dieu.

La deuxième lecture invite les croyants à toujours garder présent à l’esprit l’exemple du Christ. Bien qu’il ait traversé le chemin de la croix, il a atteint la résurrection. Le chrétien, suivant ses traces, ne doit pas avoir peur d’affronter les difficultés et les persécutions : c’est par ce chemin qu’il atteindra le salut, la vie définitive.

Vivons toujours avec gratitude ! Soyons toujours reconnaissants !

 

3 novembre 2025