Homélie du dimanche 13 octobre
Détachés des richesses, et pauvres par le don de Dieu
La liturgie de ce dimanche nous invite à réfléchir sur les choix que nous
faisons ; Elle nous rappelle que ce qui brille n’est pas toujours de l’or et
qu’il faut parfois renoncer à certaines valeurs périssables pour acquérir les
valeurs de la vie vraie et éternelle.
Dans la première lecture, un « sage » d’Israël nous présente un « hymne à
la sagesse ». Le texte nous invite à acquérir la vraie « sagesse » (qui est un
don de Dieu) et à se passer des valeurs éphémères que l’homme ne
remplit pas. Le vrai « sage » est celui qui a choisi d’écouter les
propositions de Dieu, d’accepter ses défis, de suivre les chemins qu’Il
indique.
L’Évangile nous présente un homme qui veut connaître le chemin de la vie
éternelle. « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie
éternelle ? »Jésus l’invite à renoncer à ses richesses et à choisir « le
chemin du Royaume », un chemin de partage, de solidarité, de don,
d’amour. C’est sur ce chemin – assure Jésus à ses disciples – que l’homme
s’épanouit pleinement et qu’il trouve la vie éternelle.
Que faut-il pour obtenir la vie éternelle ? C’est une question qui concerne
tous les croyants et que nous nous sommes certainement posées, avec ces
mots ou des mots similaires. Jésus répond : il faut avant tout vivre selon
les propositions de Dieu (commandements) ; et il faut aussi assumer les
valeurs du Royaume et suivre Jésus sur le chemin de l’amour de Dieu et de
l’abandon à nos frères et sœurs. Les commandements sont une étape
indispensable. Mais les pratiquer avec bonté et sans fanatisme exige de la
grandeur d’esprit. Cependant, cela ne signifie pas pour autant que la vie
éternelle est quelque chose que l’homme conquiert, avec son effort, ou
qu’elle résulte des mérites que l’homme acquiert en suivant un chemin
religieusement correct. La vie éternelle est toujours un don gratuit de
Dieu, le fruit de sa bonté, de sa miséricorde, de son amour pour l’homme ;
cependant, c’est un cadeau que l’homme accepte et accueille.
Souvent, la logique du monde suggère que la vie éternelle réside dans
l’accumulation d’argent, dans la réalisation de nos rêves d’« avoir » plus de
choses, dans la conquête du pouvoir, dans la reconnaissance sociale, dans
les privilèges que nous conquérons, dans les cinq minutes d’exposition
médiatique que la télévision fournit… Nous, croyants, savons cependant
que les biens de ce monde, bien qu’ils nous procurent bien-être et
sécurité, ne nous offrent pas la vie éternelle ; que la vie éternelle que nous
recherchons ardemment est sur ce chemin de l’amour, du service, du don
de la vie que le Christ nous a appris à parcourir.
L’histoire de l’homme riche, qui cherchait la vie éternelle mais ne voulait
pas renoncer à sa richesse, nous alerte sur l’impossibilité de combiner la
vie éternelle avec l’amour des biens de ce monde. La richesse asservit le
cœur de l’homme, absorbe toutes ses énergies, développe l’égoïsme et la
cupidité, conduit l’homme à l’injustice, l’exploitation, la malhonnêteté,
l’abus des frères et sœurs… Elle est donc incompatible avec le « chemin du
Royaume », qui est un chemin qui doit être suivis dans l’amour, la
solidarité, le service, le partage, dans la vérité, dans le don de la vie aux
frères. Nous pouvons mener une vie religieusement correcte, aller à
l’église, contribuer à la communauté, occuper des places importantes dans
la structure paroissiale, mais si notre cœur est obsédé par les biens de ce
monde et fermé à l’amour, au partage, à la solidarité, nous ne pouvons
pas faire partie de la communauté du Royaume.
La deuxième lecture nous invite à écouter et à accepter la Parole de Dieu
proposée par Jésus. Elle est vivante, efficace, active. Une fois acceptée
dans le cœur de l’homme, elle le transforme, le renouvelle, l’aide à
discerner le bien et le mal et à faire les bons choix, lui montre le bon
chemin pour atteindre la vie pleine et définitive.
Au début de cette année pastorale, dans laquelle nous voulons annoncer
l’Evangile, prenons la résolution de demander : quel est mon trésor ?
Qu’est-ce qui me fait vivre ? Quelle contribution puis-je apporter pour que
le Royaume de Dieu grandisse autour de moi ?