“LA PRIÈRE DU PAUVRE TRAVERSE LES NUÉES »
Dans une société régie par l’État de droit, la justice est un principe fondamental qui guide l’organisation et le fonctionnement du système juridique et social. Elle implique l’application équitable des lois, la garantie des droits individuels et collectifs, et la recherche de l’égalité et de l’équité entre tous les citoyens. Est-ce notre expérience ?
La liturgie de ce dimanche nous invite à réfléchir à la manière dont Dieu exerce sa justice. Sa justice n’ignore pas la souffrance des pauvres, des plus faibles et de ceux qui n’obtiennent pas toujours justice devant les tribunaux humains. La justice de Dieu se réalise essentiellement par amour et miséricorde. Tous ceux qui sont prêts à accepter l’amour miséricordieux de Dieu trouveront grâce et salut.
Dans la première lecture, le Sage Ben Sira rappelle à ses concitoyens, impressionnés par l’arrogance des conquérants grecs et le génie de la culture grec, que Dieu ne fait pas acception de personnes : il entend les supplications des méprisés et rend justice aux victimes des puissants.
Certains pensent pouvoir « acheter » Dieu en lui offrant de splendides cadeaux ; Certains croient gagner la faveur de Dieu en Lui offrant d’abondants sacrifices ; d’autres croient pouvoir gagner Sa faveur et apaiser Son indignation en partageant avec Lui les fruits de leurs injustices. Cependant, ceux qui pensent ainsi se trompent complètement : « Dieu est un juge juste et incorruptible ; il ne fait pas acception de personnes ; il ne favorise personne au détriment des pauvres et il exauce les prières des opprimés. » Les grands, les puissants, les influents, ceux qui pensent tout dominer, ceux qui oppriment et exploitent les pauvres, ceux qui commettent l’injustice, ne peuvent jamais avoir la complicité de Dieu.
En revanche, Dieu a une prédilection particulière pour les pauvres, les humbles, les petits, les méprisés. Ceux qui n’ont personne pour les défendre, ceux qui n’ont pas voix au chapitre, ceux qui ne comptent pour rien – par exemple, les orphelins, les veuves, les réfugiés… – ceux-là occupent une place particulière dans Son cœur.
La prière des humbles n’est pas perdue : Dieu l’entend ; Les cris de douleur de ceux qui sont victimes de l’injustice et de la méchanceté des puissants dépassent les nuages et parviennent jusqu’aux oreilles de Dieu. Touché par les cris qui montent du cœur des méprisés, Dieu vient à leur rencontre, les regarde avec bienveillance et prononce sur eux un verdict de salut. C’est ainsi que Dieu exerce sa justice.
Dans l’Évangile, Jésus raconte une parabole « à certains qui se croyaient justes et méprisaient les autres ». En confrontant les figures d’un pharisien à la vie exemplaire et d’un publicain à la vie plus que douteuse, Jésus tire une conclusion déconcertante : les « bonnes œuvres » des « justes » qui, convaincus de leurs mérites, se présentent devant Dieu et leurs frères et sœurs avec orgueil et arrogance sont vaines ; Dieu préfère le pécheur qui reconnaît humblement son indignité et est prêt à accueillir le salut qui lui est offert. La dernière phrase du texte (« Qui s’élève sera abaissé, et qui s’abaisse sera élevé ») conclut parfaitement cette parabole. Elle nous avertit qu’il est vain de se fier à nos mérites et à nos bonnes actions, en exigeant de Dieu qu’il nous « récompense » pour notre fidélité et notre bon comportement ; si nous voulons accéder à la vraie vie, nous devons nous présenter humblement devant Dieu, reconnaître notre faiblesse, avoir confiance en son amour et accepter son salut. Pécheurs mais infiniment aimés.
La deuxième lecture nous offre le témoignage de l’apôtre Paul dans la dernière phase de sa vie : malgré tous les revers et les vicissitudes qu’il a dû affronter en raison de sa fidélité à Jésus et à l’Évangile, Paul est resté fidèle et constant : il a combattu le bon combat et a gardé la foi. Il lui reste maintenant à faire confiance à Dieu et à s’en remettre à lui. L’exemple de Paul montre la voie aux croyants de tous les temps.
Seigneur, apprends-nous à prier. Donne-nous un cœur humble comme celui du publicain. Donne-nous la conscience de notre petitesse et la certitude de ta miséricorde.
Homélie du dimanche 25 octobre 2025

3 novembre 2025