C’EST LE SEIGNEUR”
L’Évangile de ce dimanche nous rapporte la 3e apparition de Jésus ressuscité à ses disciples. Cet événement a lieu sur les rives du lac de Galilée. Tout commence par une décision de Simon Pierre d’aller à la pêche, une pêche qui s’est avérée infructueuse. C’est là, dans cette situation d’échec que Jésus rejoint ses disciples. La résurrection doit se vivre dans notre vie ordinaire. Mais cette vie est souvent marquée par des temps d’obscurité. Comme les apôtres, nous avons l’impression d’être dans la nuit de nos soucis et de nos problèmes. Nous naviguons bien souvent sur une « mer agitée », enveloppée de ténèbres hostiles. C’est alors qu’il faut tourner notre regard vers celui qui est sur la « terre ferme » dans la clarté de l’aube. Jésus se trouve désormais sur l’autre rive. Il nous attend par-delà cette « traversée » qu’il vient d’accomplir. Il est là, sur la rive de l’éternité. Comme les apôtres, nous ne le reconnaissons pas.
Il y a pourtant une exception. Un des sept disciples, Jean, l’intuitif et le contemplatif, reconnaît Jésus dans l’inconnu au bord du lac. Parce qu’il est « le disciple que Jésus aimait » et qu’il est le disciple qui aime Jésus. Reconnaître quelqu’un, c’est d’abord une affaire d’amour. Si tu cherches Jésus avec amour, il te rejoindra dans la délicatesse d’une rencontre cœur à cœur. Pour devenir un vrai chrétien, pour déployer toutes les richesses de son baptême, il faut aimer d’un désir profond le Ressuscité qui nous attend.
S’adressant à ces pêcheurs fatigués et déçus, Jésus leur fait recommencer leur pêche : « Jetez les filets du côté droit de la barque et vous trouverez ». Et là, le résultat dépasse toutes leurs espérances. L’Évangile nous parle de 153 poissons. Ce chiffre symbolique correspond au nombre d’espèces de poissons connues à l’époque. C’est une manière de rappeler la mission universelle à ceux qui seront appelés à devenir « pêcheurs d’hommes ». Mais il ne faut pas oublier que cette pêche extraordinaire n’a été possible qu’avec le Seigneur. Ils ont jeté les filets mais c’est lui qui les a remplis. C’est vrai pour tout travail missionnaire : nous sommes envoyés pour annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile, mais c’est lui qui agit dans le cœur de ceux et celles qui l’entendent.
Tout cela nous demande un amour sans faille à l’égard de Celui qui nous a appelés et envoyés. Jésus nous rejoint tous là où nous en sommes pour raviver notre espérance. Pour lui, il n’y a pas de situation désespérée. Comme Pierre, nous sommes invités à « plonger » et à lui faire confiance. Comme lui, nous sommes envoyés dans ce monde pour témoigner de l’espérance qui nous anime. C’est à tous et à chacun que le Christ ressuscité veut manifester sa miséricorde. Lui-même nous dit qu’il est venu « chercher et sauver ceux qui étaient perdus ». Il veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché.
La première lecture nous montre les apôtres en train de remplir cette mission que le Christ leur a confiée. Aujourd’hui, nous les retrouvons devant le même tribunal qui a condamné Jésus. Malgré les lourdes menaces qui pèsent sur eux, ils n’hésitent pas à témoigner de leur foi en Jésus ressuscité. Ils choisissent d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ils ont été envoyés pour annoncer la victoire du Christ sur la mort et le péché. C’est l’Esprit Saint qui a fait de ces hommes peureux des missionnaires courageux.
La deuxième lecture est extraite de l’Apocalypse de Saint Jean. C’est un livre un peu déroutant quand on n’a pas l’habitude ; aujourd’hui, nous avons entendu des paroles de victoire, de triomphe et de louange. Il faut savoir que tout cela a été écrit dans un langage codé pour encourager les chrétiens persécutés à rester fermes dans la foi. Il les encourage à rendre gloire à l’Agneau immolé vainqueur de la mort et du péché. Aujourd’hui encore, de nombreux chrétiens sont confrontés à la persécution ou tournés en dérision. Mais la puissance de l’amour est une force contagieuse que rien ni personne ne peut arrêter. En définitive, c’est l’amour et non le mal qui aura le dernier mot.
Comme Pierre, nous sommes confirmés dans l’amour. Nous sommes envoyés pour en être les témoins et les messagers.
Cette fête de Pâques doit raviver notre foi, notre lien profond avec Jésus Christ. Qu’il nous donne force et courage pour la mission qu’il nous confie.
Homélie du dimanche 4 mai

13 mai 2025